
Mémoire et démocratie en Occident. Concurrence des mémoires ou concurrence victimaire
Jacques Beauchemin (dir.)
Bruxelles, P.I.E. Peter Lang, Collection Diversitas, 2011
La société moderne a longtemps entretenu un rapport plus serein au passé qu’à l’avenir. Le récit du passé qui s’accumule dans les livres n’est-il pas cette chose inerte destinée à éclairer le présent ? Pourtant, litiges et controverses quant aux « vérités » que l’histoire prétend fonder ébranlent les certitudes.
L’une des conséquences de l’impuissance de l’histoire à asseoir ce qui serait une certaine vérité du passé, c’est d’attirer à elle ceux qui voudraient s’y inscrire rétroactivement en invoquant les injustices mémorielles dont ils auraient été victimes. Si l’histoire s’ouvre ainsi à tout venant, c’est que la société elle-même n’est plus certaine de son identité non plus que du parcours qui l’a conduite jusqu’à elle-même. Dans les sociétés contemporaines où s’achève cet éclatement de la référence collective, on observe ainsi l’encombrement des acteurs se précipitant au coeur de l’histoire espérant y inscrire la mémoire de leur propre parcours.
Contenu
- Jacques Beauchemin : Introduction. Le rapport à l’histoire dans la société des identités. La dette mémorielle comme enjeu
- Christian Rioux : Mémoire et histoire. Guerre à finir ou coexistence pacifique ?
- Yvan Lamonde : La mémoire cicatrise-t-elle ?
- Éric Bédard : Recours aux sources. Mes Aïeux et le Québec post-référendaire
- Régine Robin : La réécriture du roman national est-elle possible en France ?
- Paul May : Concurrence des mémoires et crise du récit national. Le cas des représentants de l’islam anglais
- Peter Brown : Mémoire de passés, mémoire d’avenirs. Que se cache-t-il derrière le mot « pardon » ?
- Magdalena Dembinska : Héros pour les uns, bourreau pour les autres. De la méfiance stéréotypée à la confiance.
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